TRIBOULET : des bouffons et des rois

Selon l’historien grec Thrace Priscus (v 400 - v 457), le roi des Huns Attila (395 à 453) avait à son service un fou pour distraire ses convives, vers 449.

Les fous, aussi dénommés « bouffons » firent leur premières apparitions au Moyen Âge.
Ils avaient pour mission de faire rire, de distraire les rois et dignitaires de la Cour.

Ces personnages disposaient déjà d'une grande liberté pour concocter railleries, persiflages et autres remarques désobligeantes sur les courtisans.
Ils se permettaient même parfois de critiquer de la politique royale, sous forme de paraboles, d’anecdotes ou d’historiettes (sotties) plus ou moins cryptées.
Leur statut de bouffon royal les mettait à l’abri de toute réprimande, voire de punition.

Triboulet est un personnage légendaire de la littérature et de l’histoire de la France.

Sous l’Ancien Régime, le fou de cour était investi d'un rôle des plus importants : amuser, divertir le roi, lui proposer une parenthèse de légèreté loin des vicissitudes de l’exercice du pouvoir.

On le figure dans son costume caractéristique, affublé d'une marotte en guise de sceptre, tel que représenté sur cette illustration tirée de La Nef des fols du monde de Brant (1498), et coiffé de son chapeau à grelots.

Au milieu d’une Cour servile et hypocrite, il était ainsi le seul à pouvoir réellement livrer, sans filtre, souvent avec humour et sarcasme le fond de sa pensée.
C’est d'ailleurs ce que rappelle le philosophe humaniste Érasme dans son Éloge de la folie rédigée en 1511 (BNF)

Son rôle dans l’histoire et la culture française est surtout lié à sa position de bouffon, mais il avait aussi et surtout un rôle plus profond, plus occulte et influant : celui d’un fin observateur critique de la Cour royale.

Les nombreux témoignages littéraires qui couvrent les XVe et XVIe siècles et portent sur trois Triboulet successifs, régulièrement confondus par la suite, rendent une image bien différente, même s’ils permettent d’observer une mutation du statut des fous de Cour.

Ceux-ci, de personnages simplets qu’ils étaient la plupart du temps jusqu’au XVe siècle, paraissent acquérir au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance une intelligence nouvelle et un rôle plus complexe et subtil, plus politique également.
L’étude de la mise en scène de leurs réparties les plus spirituelles dans les textes d’époque permet ainsi de poser la question de la nature du rôle de fou de Cour.

Triboulet fou du roi sépia

Triboulet

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Triboulet

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Triboulet le Févrial ou Le Feurail Fou du roi François 1er

Triboulet

Fou du roi François 1er

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Bouffons à la Cour des rois

Triboulet est donc l'un des bouffons les plus célèbres de l’histoire française.
En tant que tel, il était à la fois un acteur comique, un amuseur, et un observateur-chroniqueur de sa société et de la Cour en particulier.
Les bouffons de la Cour étaient souvent des personnages singuliers, capables de dire des vérités que d’autres ne pouvaient se permettre de prononcer, sous couvert d’humour et de farce.
Ainsi, il s'adressait au roi non sans une certaine familiarité en l’appelant "Mon cousin, ...", évoquant ainsi un lien de famille virtuel...
À la Cour, Triboulet aurait ainsi joué le rôle de "miroir" de la royauté, et il utilisait l’humour pour critiquer les nobles et même les rois sans risquer d’être puni.

Des femmes ont également occupé ce rôle aussi original que particulier de « fous » ou « folles », Cathelot par exemple, folle de Catherine de Médicis, puis de la reine Éléonore, seconde épouse de François 1er (v. 1529), elle fut ensuite chez Marguerite de France de Savoie, fille de Francois 1er (première union, jusque v. 1540).

Les légendes autour de Triboulet

Triboulet, le célèbre bouffon de la cour du roi Louis XII et de François Ier, est un personnage historique entouré de nombreuses légendes.
Il était connu pour son esprit acéré, ses moqueries, et sa capacité à dire la vérité d’une manière qui échappait aux censures royales.
Voici quelques-unes des légendes les plus célèbres autour de lui

  • Le bouffon  :

Triboulet est souvent présenté comme un personnage qui, sous couvert de plaisanterie, se permettait de dire des vérités que d'autres n'osaient pas exprimer.
Il était réputé posséder un esprit si acéré que ses piques et ses répliques pouvaient déstabiliser même les plus puissants.

  • Le roi et le miroir :

Une des légendes les plus populaires raconte que, lors d'une fête royale, Triboulet aurait offert au roi un miroir.
Ce dernier, intrigué, lui aurait demandé ce qu’il en pensait.
Triboulet aurait répondu que le miroir reflétait l’image de "tous les rois", mais qu’il n’avait pas l’habitude de montrer l’image des "bêtes".

  • Le meurtre du Duc de Guise :

Certaines versions de la légende prétendent que Triboulet aurait été impliqué d'une manière ou d'une autre dans l'assassinat du duc de Guise, bien que cela ne soit pas confirmé historiquement.
Cette légende accentue l'idée que Triboulet n'était pas simplement un bouffon, mais aussi un personnage ayant des liens avec la politique et des actes plus graves.

  • Les échanges avec François Ier :

François Ier, réputé pour son caractère et son esprit, aurait été souvent en conflit avec Triboulet, mais le roi savait aussi apprécier son esprit.
L'une des anecdotes les plus célèbres raconte que Triboulet aurait répliqué à un roi qui l’insultait en répondant qu’il était payé pour dire des bêtises, mais qu'il n'était pas payé pour les entendre.

  • Le bannissement de Triboulet :

Légende ou pas ? Triboulet aurait été exilé ou puni par le roi François 1er à un moment de sa vie.
Certaines versions de cette légende racontent qu'il aurait été condamné à être rendu "muet" (réduit à un silence forcé), une manière ironique de le punir alors qu’il était réputé pour sa langue acérée.
Cependant, il est aussi dit qu’il parvint à réintégrer la cour après avoir trouvé une manière d'exprimer son esprit sans mots.

Les récits autour de Triboulet mêlent habilement réalité et fiction, et son personnage, avec son humour noir et ses piques acerbes, est devenu une sorte de symbole de la liberté d'expression sous la forme la plus radicale.
Il incarne l'idée que, parfois, les vérités les plus profondes viennent de ceux qu'on considère comme les plus insignifiants.

Les pièces de théâtre et opéra

Triboulet est également un personnage qui apparaît dans des œuvres théâtrales et littéraires.
L’une des œuvres les plus connues est la comédie Le Roi Triboulet de l’auteur français François Rabelais.
Dans cette pièce, Triboulet est un personnage central, se mêlant à la fois à la cour et aux intrigues politiques.
L’aspect comique de ce personnage se mêle souvent à une critique sociale aiguisée.

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Son influence sur la culture populaire

Le personnage de Triboulet a traversé les siècles et est toujours évoqué comme un modèle de la figure du bouffon dans la culture populaire.
Dans l’imaginaire collectif, il représente l’intelligence du faible face à la puissance du fort, souvent avec des répliques piquantes et des situations qui font sourire tout en éveillant une réflexion critique.

Son rôle symbolique

Triboulet incarne aussi le pouvoir des "petits" dans une société hiérarchisée.
Par son statut de bouffon, il était en théorie le dernier des serviteurs, mais en réalité, il possédait un pouvoir unique : celui de dire ce que tout le monde pensait tout bas, en ridiculisant les puissants.
Son rôle symbolique peut être vu comme celui du "clown tragique", qui cache souvent une grande sagesse sous le masque de la folie.

En résumé, Triboulet est une figure complexe et fascinante de l’histoire et de la littérature, un bouffon dont la ruse et les talents de moquerie en ont fait un personnage mythique.
Sa capacité à dire des vérités sous couvert d’humour en fait un symbole de l’intelligence et de l’acuité sociale.